Les Primeurs avant l’heure


Ça y est, la caravane des premiers embouteillés est passée. Les Beaujolais nouveaux ont donné une photographie plutôt positive du millésime 2014. Restons en Bourgogne (viticole) et montons un peu vers les Côtes de Beaune et de Nuits, où une semaine auparavant les Hospices de Beaune ont été l’occasion de « taster » les vins entre les deux fermentations (alcoolique et malolactique). Je ne reviendrais pas sur cette vente qui donne également le « là » à la campagne bourguignonne.

Beau dire que les primeurs sont toujours trop attifes pour tirer le jugement, tout le monde y est, impatient pour avoir un ressenti.

Tout d’abord, 2014 a été une année qui rend compte que l’homme est bien peu face à Dame Nature. En effet, certains ont été fortement grêlés, d’autres attaqués par la Drosophila suzukii ; entre temps il y a eu un été maussade. La fin, même si plus belle, a pu finir sur des grillures … Bref, l’année elle a beau être dite de : « vignerons » ; elle est surtout celle de l’homme qui doit rester humble et faire face …
Et bien sûr, il y a des meilleurs et des moins bons ; ceci dû : au terroir, au travail, à la chance, etc. et une affaire de goût aussi.

Ensuite place au jus encours de devenir vin :
- les blancs sont fabuleux et il faut remonter loin pour retrouver de telles qualités réunis : aromatique, amplitude, persistance tenue par une belle acidité
- les rouges sont moins spectaculaires mais jouent la carte du friand, croquant, gourmand ; bien évidement il y a quelques crus qui sortent du bois pour montrer un caractère plus de garde

Enfin, vous aurez compris que septembre-octobre à sauver les vignerons d’un millésime que nous aurions pu qualifier de gâcher ; certes il a été compliqué, pénible et cela été délicat mais bravo mesdames, messieurs qui ont œuvré à ce que j’ai dégusté ! Cela me dit que le facteur travail humain est bien à prendre en compte dans la notion de terroir. Et dés fois, souvent, la qualité se révèle bien au-delà qu’un simple bulletin météo ou analytique. En sus, la vigne et la résultante de sont fruit : le vin font parti du vivant et le vivant c’est bien plus complexe que nous pensons connaitre. Cela conclut toujours à : "la preuve est dans le verre", donc vivement la bouteille :-)

N.B. : Si la qualité est là, la quantité n’est pas encore au rendez-vous.
P.S. : La « dégustation primeur » est un exercice indicatif où rien n’est figé et encore moins à ce stade là. Elle donne juste une évaluation par rapport à l’expérience passée.